C'est une BD qui m'a fait lire "La Main Coupée" l'anecdote du hérisson alcoolique du 1er tome de "L'Or et le Sang" (Nury, Defrance, Bedouel et Merwan) est tirée de ce magnifique témoignage de la Grande Guerre vue par un de ses sublimes combattants.
Blaise Cendrars, citoyen suisse, résidant en France s'engage comme volontaire étranger dans l'armée française dès la déclaration de guerre. Il lance même avec l'écrivain italien Ricciotto Canudo un appel aux artistes étrangers vivants en France à s'engager afin de prouver leur attachement et leur reconnaissance à la France. Il intégrera ainsi la légion étrangère. Plus 40 000 hommes, en majorité des Russes, des Italiens, des Suisses, des Belges et des Britanniques (52 nationalités au total) formeront 5 régiments de marche. Engagé sur le front de la Somme c'est au cours de la grande offensive de Champagne en septembre 1915 qu'il est gravement blessé au bras droit par une rafale de mitrailleuse et sera amputé au dessus du coude. Voilà le poète face à un drame qu'il surmontera en écrivant dorénavant de la main gauche. Cette expérience incroyable sera l'objet de son premier écrit en prose : La Main Coupée.
Plongé depuis quelques années dans les récits et romans de la Grande Guerre, le livre de Cendrars marque incroyablement cette liste par son récit autobiographique mélangeant portraits et souvenirs au plus près des combats dans l'escouade de Cendrars. Un très bel hommage, une leçon de courage et d'amitié au cœur des atrocités du front.
Un récit au cœur des tranchées, du quotidien des poilus où les relations et la hiérarchie militaire est racontée avec réalisme et souvent surréalisme ! Un courage immense si bon à méditer un siècle après ! Je suis ébloui par ses valeurs humaines et par son engagement désintéressé en pleine "pagaïe "(comme on l'écrivait à l'époque).
Je découvre ainsi le parcours fabuleux de ce poète et écrivain, ses engagements, ses amitiés artistiques et ses voyages.
Voilà encore quelques superbes livres à découvrir !