jeudi 24 novembre 2011

Premier Bilan après l'Apocalypse : Le cocktail littéraire de Beigbeder n'est pas ma tasse de thé !


L'autoproclamé "dandy littéraire" Frédéric Beigbeder, avait déjà commenté en 2001 la sélection des français des 100 meilleurs romans dans son essai "Dernier inventaire avant liquidation". Cette année, il revient avec sa propre selection de 100 livres à conserver(?) au XXIeme siècle (pour survivre à l'ère du numérique qu'il annonce et combat). La selection est plus qu'homogène puisqu'on peut résumer la selection "littéraire" de Frédéric Beigbeder par une liste de termes décrivants soit les auteurs qu'il venère soit les personnages de ces livres :
• Alcool • Sexe • Drogue • Abandon • Suicide • Mondanités • Nuit • Assassinat • Prostitution • Neurasthénie • Homo-porno • Mégalo • Pessimisme • Solitude • Rebelle • Désespoir • Underground • Exhibitionnisme.... (frais, non !)
Je suis dur, simpliste mais en passant d'un chapitre à l'autre, Beigbeder ne semble touché et intéressé que par les trajectoires chaotiques des auteurs ou des personnages.
C'est fou comme les choix de Beigbeder sont autant de miroirs qui reflètent les facettes du dandy littéraire que l'on aime détester (depuis son puant "99 francs") :
"Ivrogne invétéré, lèche-cul professionnel, obsédé séducteur, mégalomane soumis, faux timide et vrai arriviste, narcissique érudit" c'est avec ces mots qu'il décrit Ned Rorem auteur d'un journal parisien (1951-1955)
• Dans le "Journal d'un cœur sec" de Mathieu Terence le personnage a "un nombril en guise d'encrier"
• Henri Miller, auteur de "Tropique du cancer" et "Tropique du capricorne" est comparé à "un fou grandiloquent et mégalomane... un révolté jubilatoire et firubond et son style est comme un vin merveilleux; ses textes ne se lisent pas, ils se boivent d'un traît..."

Pour Beigbeder un écrivain devrait toujours ressemblé à un type ivre mort, bronzé et halluciné... il devrait toujours briser les cœurs et les bouteilles vides, il devrait toujours être un frimeur paresseux, un mégalo défoncé prêt à risquer sa vie pour quelques paragraphes...
C'est dans cette "writing attitude" que Beigbeder se projette; il ne lit pas, il boit les œuvres littéraires, et aligne ici ses meilleures bouteilles. En résumé ce cocktail littéraire n'est pas ma tasse de thé et rares sont les ouvrages qu'il m'a donné envie d'ouvrir...
Dans un autre ouvrage paru en février "Le Roman du XXe", les éditions Gallimard, sous la direction de Jean Rouaud, proposait à des auteurs contemporains de choisir "Le" roman du XXeme. Ces correspondants (parmi lesquels ne figurent pas Beigbeder bien sûr) témoignent avec passion de leurs choix et bien bien peu se retrouvent dans la sélection indigeste de Beigbeder. Etonant ? non pas du tout !


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